Premier Forum de la Monk Seal Alliance, œuvrer collectivement pour une conservation efficace du phoque moine de Méditerranée
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La Monk Seal Alliance (MSA) a organisé son tout premier forum du 31 janvier au 2 février 2023, à Athènes, en Grèce, afin de réunir toute la communauté d’acteurs œuvrant pour la protection du phoque moine de Méditerranée avec l’ambition de co-construire des plans d’actions de conservation pour l’espèce et son habitat, sur toute son aire de répartition et de faire s’engager les acteurs vers une harmonisation des programmes de recherche et le partage de données.
Dans son discours d’ouverture, Olivier Wenden, Vice-Président et CEO de la Fondation Prince Albert II de Monaco, a rappelé le chemin parcouru par la Monk Seal alliance, depuis son lancement en 2019, lorsque les fondations MAVA, Segré, Thalassa et Sancta Devota ont rejoint la Fondation Prince Albert II de Monaco pour créer ensemble cette initiative, qui intègre depuis un nouveau membre, la fondation Hans Wilsdorf.
« L’engagement de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco en faveur du phoque moine est ancien, presque aussi ancien que Sa Fondation, mais cette initiative collective a permis de lui donner une nouvelle dimension (…) Notre ambition, dès le départ, était de fédérer des acteurs de la conservation autour des principales aires de répartition du phoque moine, en mobilisant des moyens importants – financiers, bien sûr, mais aussi techniques et humains – et en favorisant ainsi la cohérence des initiatives et le partage d’expériences et de données, pour permettre une gestion de cette espèce à une échelle pertinente. » a souligné Olivier Wenden.
L’occasion de rappeler que la MSA a déjà engagé plus de 2,7 millions d’euros dans huit programmes sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets lancé en 2020. Huit programmes qui ont permis de faire avancer l’action effective tant en faveur des colonies de phoques que dans l’amélioration des outils et méthodes.
Ce premier forum de la MSA s’inscrit dans le cadre du nouvel appel à projet qui sera lancé en mars prochain, pour une enveloppe financière d’environ 3 millions d’euros sur la période 2024-2027. Un appel à candidatures qui sera notamment axé autour de certaines priorités, comme la protection de l’habitat et le suivi et le partage des données, et devra s’appuyer sur l’évaluation de l’impact des actions d’ores et déjà conduites.
Ce sont ainsi 42 participants de 14 pays du bassin méditerranéen et de l’Atlantique qui ont échangé sur leurs travaux respectifs et les collaborations possibles pour améliorer la portée des initiatives locales. Ont également été présentés les travaux menés dans le cadre des projets soutenus par la Monk Seal Alliance ainsi que les résultats relatifs aux indicateurs communs développés par le projet de l’IUCN Med évaluant le statut de conservation de l’espèce.
A l’issue des discussions les participants ont travaillé en petits groupes sur la définition d’actions de conservation qu’ils pourraient mettre en œuvre dans chaque sous-région, qui pourraient être proposées dans le cadre de l’appel à projets de la MSA, prévu en mars 2023. Ils ont également adhéré à un cadre d’étude et de suivi des populations de phoques commun. Enfin, plus de la moitié des participants ont signé une Déclaration d’Intention portant sur la collaboration sur la création d’une plateforme d’échange de données.
La Fondation Prince Albert II de Monaco et la Natural Environment & Climate Change Agency officialise un partenariat
Dans le cadre du forum, la Fondation Prince Albert II de Monaco, en tant que coordinatrice de la Monk Seal Alliance, a signé un Memorandum of Understanding, avec la Natural Environment & Climate Change Agency (NECCA), agence nationale des aires marines protégées en Grèce, afin de collaborer sur la coordination d’activités de terrain, le transfert de connaissances et l’intégration des parties prenantes, dans les projets soutenus par la MSA sur les zones d’intervention de NECCA.
Cette collaboration permettra, d’une part, une meilleure connaissance et compréhension de la biologie du phoque moine de Méditerranée grâce à la collecte et à l'évaluation de données scientifiques et, d’autre part, d’établir un meilleur niveau de sensibilisation du public quant aux objectifs et buts de la conservation de cette espèce emblématique de la Méditerranée.
Le partenariat ambitionne également de favoriser une meilleure participation des différents acteurs - tels que les ONG, les services publics, les autorités locales et régionales - et des utilisateurs comme notamment les pêcheurs, les propriétaires de bateaux, les sociétés de charter, les plongeurs, dans le but d’atteindre les objectifs de conservation de l’espèce.
Le Phoque moine de Méditerranée
Le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) était autrefois commun dans toute la mer Méditerranée et dans certaines parties de l'océan Atlantique adjacent. C'est l'une des deux dernières espèces de phoques anciens (l'autre est le phoque moine hawaïen) et toutes deux sont menacées d'extinction. Une troisième espèce, le phoque moine des Caraïbes, s'est éteinte dans les années 1950.
Des décennies de chasse, d'abattage délibéré et accidentel par les pêcheurs, de maladies, de pollution, d'épuisement des stocks de poissons et de destruction et de perturbation des habitats ont fait payer un lourd tribut aux populations de phoques. En l'an 2000, leur nombre était tombé à environ 400-500 phoques.
Les mesures de conservation nationales et régionales telles que la création d'aires marines protégées, la collaboration avec les communautés de pêcheurs et la sensibilisation des diverses parties prenantes ont porté leurs fruits : la population actuelle est estimée à environ 800 individus, concentrés sur quelques sites clés en Méditerranée (principalement autour de la Grèce, de la Turquie et de Chypre) et à Madère et en Mauritanie dans l'Atlantique. Mais les mesures de conservation doivent s’inscrire sur le long terme, être coordonnées et étendues pour maintenir cette tendance positive et faire en sorte que l'espèce puisse continuer à prospérer.